Benoît Leborgne (né « Benoist Le Borgne »), plus connu sous le nom de Benoît de Boigne, comte de Boigne ou encore général-comte de Boigne, né le 8 mars 1751 à Chambéry et mort dans la même ville, le 21 juin 1830, est un aventurier savoyard qui fit fortune aux Indes. Il fut également nommé président du Conseil général du département du Mont-Blanc par l’empereur Napoléon Ier.
Fils de commerçants bien établis, il fit une carrière militaire. Formé au sein de régiments européens, il rencontra le succès en Inde en se mettant au service de Mahâdâjî Sindhia, qui régnait sur l’empire marathe, en Inde. Celui-ci lui confia la création et l’organisation d’une armée. Devenu général, il entraîna et commanda une force de près de cent mille hommes organisée sur le modèle européen qui permit à la Confédération marathe de dominer l’Inde du nord et de rester le dernier État autochtone de l’Hindoustan à résister aux Anglais. Parallèlement au métier des armes, Benoît de Boigne exerça également des activités commerciales et administratives. Il fut, entre autres, titulaire d’un jaghir.
Après une vie mouvementée, Benoît de Boigne revint en Europe, d’abord en Angleterre, où il se remaria avec une émigrée française après avoir répudié sa première épouse d’origine persane, puis en France, à Paris durant le Consulat, et enfin en Savoie, sa terre d’origine. Devenu notable, il consacra la fin de sa vie à des œuvres de bienfaisance au profit de Chambéry, sa ville natale. Le roi de Piémont-Sardaigne lui attribua le titre de comte
Un article très complet ici Extrait de l’article : « Si la première partie de la vie du Général de Boigne avait été consacrée à édifier une des plus immenses fortunes de l`époque, la seconde partie fut employée à en faire un usage qui fit de lui, au profit de ses compatriotes, un véritable mécène. C’est ainsi qu’il finança de vastes projets d’urbanisme qui transformèrent le visage de sa ville natale : aménagement de la place Saint-Léger, percement de la rue des Portiques, construction du lycée, du théâtre, de la chapelle des Capucins, du faubourg de Montmélian, embellissement de la façade de l’hôtel de Ville, etc …. Par ailleurs, il créa de ses deniers, plusieurs œuvres d’assistance publique, telle que le refuge Saint Benoît pouvant recevoir 40 vieillards et l’hospice de mendicité où 100 mendiants étaient hébergés chaque jour. Il affecta de larges dotations à d`autres établissements et notamment à l’Hôtel-Dieu de Chambéry et à l`Hospice d’aliénés. On estime qu’à la date de sa mort, l’ensemble des sommes consacrées par le Comte de Boigne à sa ville natale est environ de 3.500.000 de francs de l’époque et sa fortune de 20 millions. La ville de Chambéry, désirant célébrer dignement la mémoire de son illustre bienfaiteur, fit édifier en 1838, à l’extrémité de la rue qui porte son nom, la célèbre fontaine qui comporte, encadrée par quatre éléphants dont les trompes alimentent le bassin, une colonne monumentale sur laquelle sont reproduits dans le bronze ses exploits guerriers et qui est surmonté de sa statue en grand uniforme. On lit sur la face de la fontaine tournée vers le château l’inscription suivante : BENEDICTO DE BOIGNE CAMBERIENSI GRATA CIVITAS MDCCCXXXVIII
Ainsi a été transmis aux générations futures le souvenir de cet homme qui fut grand dans toute l’acceptation du terme et dont rien ne vint ternir une existence que l’on peut véritablement qualifier d’hors-série, de cet homme aussi qui n’oublia jamais au cours de ses lointaines expéditions qu’il était avant tout Savoyard et qui, lorsque sonna l’heure du repos, revint, tel Cincinnatus, s`asseoir au foyer de sa patrie retrouvée et consacra à faire le bien les sommes qu’il avait réunies au cours de son extraordinaire carrière. On ne saurait terminer sans noter encore que le Général de Boigne fut un découvreur de l`Inde qu’il contribua à faire mieux connaitre. Homme de bon sens, il sut ne pas prendre partie dans les événements qui divisaient alors l’Europe. Songeant uniquement au bien-être de sa petite patrie, il put ainsi conserver, par vents et marées, sa situation aussi bien sous l’Empire lors de son retour d`Angleterre que sous la première Restauration et sous le régime sarde. Bien rares, certes, sont dans l`Histoire ceux qui surent faire preuve d`une aussi grande sagesse. »