Rue Amélie Gex la voiture se gare,
Me fait descendre et je délaisse mes rêves,
J’y vois « fleurs de sureau et roses en sève »
Que je ne peux sentir un mur nous sépare.
De la vigne cherchant sa voie s’en empare.
Je monte, descends, remonte, je m’égare,
Poussé par le vent pour dix minutes brèves.
Rue Marc Claude de Buttet, des pins m’enlèvent.
Pins « qui comme l’herbe au soleil se dessèchent ».
Je suis les directions que leurs branches flèchent.
Et « toujours poussés vers de nouveaux rivages »,
Mes brodequins vont en direction du Phare.
Soudain il faut que la balade s’achève,
Rue Lamartine mes bottes se dépêchent
De faire demi-tour quand arrive l’orage
Si « je veux revoir mes montagnes aimées »,
Je dois quitter la rue Veyrat son pavage
Et retrouver les effluves qui m’allèchent,
Celles des hauteurs, des rares paysages.
Il faut que les cols et sommets me repêchent.
Un détour se fait pour finir mon voyage,
Quand le moteur du véhicule ronronne.
Rue Rousseau et chemin Jean-Jacques fusionnent
En un « verger cher à mon cœur » qui fredonne :
Reviens vite en ce lieu que tu affectionnes…
Olivier-Gabriel Humbert, novembre 2020